jeudi 18 octobre 2012

Daniel DEZEUZE illustre Les Royaumes combattants de Christian SKIMAO

Daniel DEZEUZE et Christian SKIMAO / LES ROYAUMES COMBATTANTS


CHRISTIAN SKIMAO
Les Royaumes combattants
illustré par
DANIEL DEZEUZE
Editions Luis Casinada
Montpellier, 1998



Un texte de Christian SKIMAO
Trois dessins de Daniel DEZEUZE réhaussés de crayon gris et encadrés d'une bordure dorée. 
Sur papier coton du Moulin de Riom.
Reliure verte à la chinoise en lamelles de bois de store.
Format : 12 x 23 cm.
Le tirage total est de 50 exemplaires, dont 25 pour les auteurs et l'éditeur. Tous signés par les deux auteurs.


Daniel DEZEUZE et Christian SKIMAO / LES ROYAUMES COMBATTANTS: reliure store à la chinoise

 Les dessins de Daniel Dezeuze, à l'encre de chine, ont été imprimés en noir. L'artiste les a ensuite parachevés manuellement de touches de gris, et a fait un encadrement à l'or de la page.
Il serait oiseux de vouloir présenter Daniel DEZEUZE. Ce membre créateur de l'éphémère Supports / Surfaces  est internationalement connu. Je renvoie à sa page Wikipedia si besoin est.
Ici, ce sont ses rapports avec l'art chinois que Christian Skimao a choisi de solliciter par son texte sur les Royaumes combattants.


Dessin de Daniel DEZEUZE


Typographie
Christian Skimao  est connu comme critique et théoricien d'art, fondateur de la revue Le Chat Messager avec Bernard Teulon-Nouailles et collaborateur de bien d'autres. C'est ici son écriture poétique qui est mise en évidence. Son texte suit les diverses périodes des Royaumes combattants (période de fondation de l'Empire chinois) et se calque sur les péripéties de la guerre et sur les variations stratégiques et culturelles.
                 La typographie et la mise en page évoquent les calligraphies chinoises.
Daniel DEZEUZE et Christian SKIMAO / LES ROYAUMES COMBATTANTS


BOITE A ANECDOTES : 
En 1969, j'étais étudiant à l'université Paul Valéry de Montpellier. Je m'intéressais à l'art (en spectateur) et ma culture avait bien intégré Mondrian, Pollock et Tapiès. Un beau matin, je découvre le parc de ma fac chamboulé : des chevrons moitié-peints contre un mur, des bâches graffitées sur les amphis, et des espèces d'échelles de spéléo en ce qui me semblait du bois déroulé de boites de camembert - mais en vert - dans les hautes branches des pins parasols. Exposition manifeste de Supports / Surfaces.
Ça, c'est aussi de l'art? Il va falloir réfléchir un peu plus loin...  C'était un bon stimulant.
C'est en hommage à la finesse de ces échelles, à leur couleur aussi que, travaillant avec Daniel Dezeuze, j'ai créé la couverture de son livre.
Par chance, il existait un matériau quasi industriel qui était fait de lamelles de bois vert : les stores pour nos fenêtres méridionales.
La surprise du marchand (boulevard Jeu de Paume pour les montpelliérains) faillit lui décrocher la machoire quand je lui donnais la dimention à découper. En mètres : 0,30 x 15 m. Self-control poli : "Vous êtes sûr que vous avez une fenêtre de 15 mètres sur 30 centimètres?".
Dessin de Daniel DEZEUZE

Dessin de Daniel DEZEUZE

Justificatif de tirage

AUTRE ANECDOTE :
Au milieu des années 90, une usine d'engrais fermait ses portes derrière la gare. On avait demandé à des élèves des Beaux-arts de marquer le coup. Il y a donc eu des installations de Caterpilars sur tas de guano, de dentelles dans les douches des ouvriers, et autres fariboles. Les organisateurs distribuaient des protèges chaussures en plastique, et des masques pour respirer. On en avait besoin. Le préfet était venu en casquette dorée, et, au bar, je l'entendais dire au Président du Conseil général (ils finançaient tous les deux) : C'est révolutionnaire. On est quand même gonflés.
Et moi, je partais en me disant que quand un préfet et un Pdt de Conseil prennent la tête d'une révolution, c'est que celle-ci est ratée, minable, foireuse, imbécile, etc... Fuyeur solitaire, je cherchais mes mots. C'est alors que je tombai sur Daniel Dezeuze et André-Pierre Arnal qui partaient tête basse. Je leur dis mes impressions. Ils avaient les mêmes : Quand on voit ça, on a l'impression d'être mort, ces jeunes font ce que nous faisions il y a 25 ans, comme s'il n'y avait pas eu 25 ans de vie depuis.
Et d'ajouter cette remarque que j'ai entendu dire à tant d'artistes : Les gens qui viennent à l'atelier ou en galerie pour acheter nous demandent à chaque fois : Et ce que vous faisiez il y a 20, 30 ans, vous en avez encore? Dans 30 ans, ils demanderont ce qu'on fait maintenant...
Hervé Di Rosa, amoureux des contre-pieds assénés à son public a une formule parfaite pour dire ça : "S'ils le mangent pas chaud, ils le mangeront froid"...





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